MECASPORT ENDURO 18

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RANDO GREG FAYARD – 19 et 20 novembre 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

-          Allo Alex, comment ça va ? Demande Fernand.

-          Patrick ne va pas être content. J’ai raté mon réveil ce matin ! D’après le GPS on arrive à 10 h 45. On est à Moulin !

Effectivement, Patrick n’est pas content. Bah, ça fait seulement une heure de retard par rapport à l’heure de rendez-vous avec Greg !

Nous arrivons, Patrick, Fernand et Marco, à 8 h 55 au domaine de la Plagnette (un poil à la bourre quand même).

Une autre voiture avec remorque et deux Husky tourne en rond. Ça doit être deux collègues de rando invités par Greg…

Yann et Rodolphe devraient être là. Nous avons pris le café ensemble (merci Yann) à la dernière station d’autoroute et ils sont repartis devant nous. Ben non, sont pas là. Sont perdus. Vont être en retard. Patrick va re-pas être content !

Pas d’inquiétude, tout le monde finira par arriver sain et sauf.

A je ne sais plus quelle heure pétante, après vérification des papiers, un petit briefing, nous sommes tous prêts, sur le départ. Il y a Greg, le boss en 300 Gasgas 4 temps, Patrick, Fernand, Rodolphe, Yann, Alex, Matthieu, Marco et deux Parisiens de l’Essonne, le père et le fils.  Ça fait 10 motos, ça va y’emmener grave …

En fait non. Une moto rouge de marque Espagnole (pour ne pas la nommer) ne démarre pas ! Après moultes expertises, coups de kick, avis autorisés, poussettes musclées,  couchage à droite, à gauche, conseils en tous genres, vérification de carbu, de bougie, repoussette, changement de bougie, soufflage de durits, rerepoussette, le coupe circuit révèlera un court-jus sournois. Le fourbe !

En fait, Alex et Mathieu n’avaient pas besoin de se presser, ils avaient de la marge ! Comme quoi, il ne faut jamais stresser pour d’insignifiantes broutilles.

Nous réussirons donc à partir tous ensemble. Ce n’était pas gagné d’avance.

Fait pas chaud au thermo ! 5°C environ, mais pas de pluie. Pour l’instant tout va bien…

Le matin, on a failli perdre Mathieu qui n’a pas résisté à l’ascension d’une côtiasse alléchante malgré l’absence de trace évidente (si, si). Heureusement que je veillais au grain, sinon il aurait été lâchement abandonné par le reste de la troupe ! Il est marrant Mathieu, dès qu’il voit un caillou, un tronc ou une racine, il ne peut pas s’empêcher de rouler dessus ! Alors quand une côte toute vierge lui tend les bras….

On a fait quelques belle côtes et descentes encailloutées, enracinées et glissantes, bien techniques et fatigantes. Surement pas assez pour certains, mais nos sympathiques parisiens sont à la peine. Ils ne s’aventurent  pas dans les parties techniques, conscients de leur niveau un peu juste, mais même dans le roulant ils gamellent pas mal. Je me dis qu’ils ne vont pas tenir le coup à ce rythme là.

Pendant cette fort belle journée de franche camaraderie, de solidarité dans l’effort et d’entraide, une profonde amitié s’installe progressivement entre Greg et un groupe dénommé « les furieux » (on se demande pourquoi), constitué de Mathieu et Alex. De celle qui reste gravée dans les cœurs et les esprits pour longtemps :

-          Monsieur Alex, il faudrait arrêter de me coller au derrière en mettant de grands coups de gaz avec votre moto fort bruyante !

A un autre moment.

-          Cessez ! Monsieur Mathieu ! Cessez !

-          Ok, ok, j’arrête, pas de problème. C’était pour mélanger l’huile.

Normal on vient de faire le plein d’essence et d’huile et Mathieu a une technique personnelle pour homogénéiser le mélange : quelques demi-tours sur la roue arrière, des stoppies et autres sauts de cabri sur l’aire de la station-service ont violé les règles de notre coach intransigeant.

(Si bien que) en fin d’après-midi,  nous nous arrêtons sur un chemin, en haut d’une belle descente.

-          C’est une partie technique. Tout le monde n’est pas obligé de la faire. Pour ceux qui veulent la faire, il faut descendre tout droit et prendre le premier chemin à gauche qui remonte. Quand vous arriverez en haut, vous prenez à droite et c’est tout droit. On se retrouve plus tard.

Il est sympa Greg de prévenir, comme ça les parisiens ne vont pas s’auto-détruire. C’est ce que je pensais en m’élançant dans la descente après Mathieu et Rodolphe.

Ça descend bien, de gros cailloux, certains fixes d’autres roulants, des cassures, bref, ça va. J’arrive sur Mathieu qui est arrêté.

-          C’est par là ? Demande-t-il en montrant du doigt vers la gauche.

-          A la vache ! ! !  Ben ouais, Greg a dit à gauche, au premier croisement le premier chemin qui monte. Ça ne peut être que celui-là.

Là, c’est du lourd. Il y a des rochers des cailloux, des pierres partout et ça monte copieusement. Jamais « roulé » dans un truc pareil ! On ne peut pas appeler ça un chemin ! Aucun véhicule motorisé ne peut rouler là-dedans. Il est fou Greg !

Mathieu ne doute pas, il attaque le truc et monte, mètre par mètre, caillou par caillou, à grands coups d’embrayage. Alex lui emboite la roue. Ça fume, ça tronçonne, ça tape, ça cogne et ça pédale ! Rodolphe se le tente plus calme, par la droite, au ras du talus, il y a un peu moins de pierres, un peu plus de terre molle, les pavés sont plus petits mais moins fixes, ils roulent sous les roues. Il ne faut pas perdre un minimum de l’élan chèrement acquis, mais c’est tellement hard qu’on est vite dans le rouge. Ça devient compliqué. Je m’arrête, reprends mon souffle  et regarde derrière (donc en bas !). Patrick et Fernand ne sont pas mieux. Je le sens moyen. J’ai fait vingt mètres et ça continue loin et haut, on ne voit pas le bout des caillasses. C’est nous les conquérants de l’impossible !

Je récupère un peu et me demande comment sortir de ce merdier.

Patrick propose une levrette sur le côté, à droite juste devant moi. J’avoue que ça me tente et à trois on arrive à sortir la Beta du couloir d’éboulis. Je vais poser la moto un peu plus loin puis on sort la deuxième Beta puis la Yam.

L’éboulis de cailloux est bordé par deux murs de pierres empilées et une forêt de sapins très serrés. Le sol est tapissé d’aiguilles de pins et la moto s’enfonce au moindre filet de gaz. En plus on n’y voit que dalle ! La pente est sévère ! Ça ne va pas être évident non-plus. Nous nous perdons de vue et chacun tente sa chance au feeling. Maintenant c’est chacun pour soi, perdus dans les branches de sapin.

Je tenterai de retourner sur le chemin un peu plus haut à travers une brèche dans le mur de caillasses. Ce fut une vraie connerie. Je me ferai chier à mort pour rejoindre le chemin, pour constater qu’il est quasi impossible d’y redescendre et que de toute façon c’est toujours le même merdier, les cailloux me semblent toujours aussi inhospitaliers. Demi-tour ! Là j’en ai chié un peu. Roue enfoncée jusqu’au moyeu dans les branches de sapin. Une fois la moto dans l’axe, j’ai voulu lutter avec un sapin qui me refusait le passage. Faut pas couper, sinon  je m’enterre, j’ai maintenu les gaz mais le sapin a gagné.

Des branches ont tenté de m’arracher le casque et m’ont labouré la tronche. Je n’ai pas coupé mais la moto s’est mise debout et a fini par retomber de sa hauteur sur une masse rocheuse. J’ai cabussé en roulé-boulé trois mètres plus bas. Quand j’ai récupéré la brèle emmêlée dans les branches, j’ai constaté la rupture du protège mains doit et un levier de frein tordu, mais pas cassé. Ouf ! Fait chaud ici !

Je passe les détails. J’arrive en haut en reprenant un tout petit bout du fameux passage caillasseux pour arriver au bon endroit. Personne ! Et il commence à faire sombre !! Où qu’y sont ? Suis perdu ?? Vais me faire attaquer par des loups !?!? Je vais voir plus loin à droite puis je reviens, vais voir à gauche  puis je reviens. Seul au monde ! Gloups ! Faut mettre les phares. Ça devient intéressant !

Je retourne au point d’arrivée, mets quelques gros coups de gaz puis coupe le moteur et j’écoute… J’entends des coups de gaz en bas. Les motos se parlent ! Ah, ça me rassure, je ne suis pas tout seul. Il y a encore au moins trois êtres-vivants sur cette planète. J’en profite pour faire un peu de mécanique en attendant, redresse un peu et règle mon levier de frein avant.

Commençant à trouver le temps long, je descends à pied et trouve mon Fernand arrêté plus bas, perplexe. Nous discutons un peu. Je lui explique où et comment je suis passé et il repart. Il est presqu’arrivé. Il va s’en sortir. Je descends un peu plus et j’entends :

-          Je suis bloqué ! C’est Patrick un peu plus bas, qui hurle à la mort…

Merde, faut descendre encore…

Patrick a effectivement de gros problèmes de motricité. A chaque tentative de redémarrage, la roue arrière de la WRF s’enfonce de 20 cm. Encore un peu d’exercice et Patrick réussira à monter la gazelle bleue.

Et maintenant que nous sommes montés, on fait quoi ? On va où ? C’est qu’il fait nuit maintenant !

La logique, c’est à droite puis tout droit. Nous faisons ça. Effectivement, un peu plus loin nous croisons notre Greg préféré qui fait demi-tour, puis nous dépasse à une vitesse supersonique peu habituelle chez notre ouvreur plutôt trialisant qu’atomisant. Il a l’air pressé le bougre ! Serait-il agacé, énervé, voire pire ?

Nous arrivons à un croisement au bord d’une route, les potes sont là ! Reposés ! Super !

Nous voilà repartis, de nuit maintenant. Nous terminons cette journée par une petite randonnée nocturne. Une formalité, sans problème.

Ah si ! Un problème quand même ! Greg n’avait pas d’éclairage à son feu rouge ! Pas prudent ça…

Le soir nous avons bien mangé ! Comme à midi d’ailleurs !

Et nous avons bien dormi aussi. Ça sent bizarre dans la piaule à Fernand et Mathieu. Patrick pète un peu. Bah…

Réveil à 7 h 30 pour un petit déjeuner à 8 h. On a encore bien mangé. Le restaurant de la Plagnette est au top !

A 9h nous voilà repartis pour de nouvelles aventures. Enfin presque !

Une moto de marque Italienne, une bleue, a perdu toutes les ratiches de son pignon de sortie de boite. Pas toutes, il en reste une, fine et pointue, une quenotte fait de la résistance, mais pour combien de temps encore. Un doute envahit la communauté : l’ultime chicot va-t-il supporter la journée qui nous attend ?

Yann, tel Saint Colomban,  exhume un vieux pignon de Gasgas qui monte sur l’arbre cannelé. Mais ce pignon est plus épais et il n’est pas possible de remettre le circlips dans sa gorge. Le Mathieu est joueur de bon matin. Il tente le coup…

Mais ça  va pas l’faire. Après quelques kilomètres, retour à la case départ et remise en place de l’édenté, avec circlips ! On y va comme ça ! Faudra être doux sur la poignée de gaz ! Hein Mathieu ! On enroule en douceur ! Feutré ! Dans la ouate…

Même excellente et encore plus belle journée. Nous voyons même le soleil. C’est inespéré.

Greg nous fait faire une longue et belle montée, encore une fois. Une normale cette fois, faisable. Pas comme hier soir !

Le départ est le plus difficile et Greg nous montre comment passer debout sur les repose-pieds. Je l‘ai même vu aider, au départ !

Je prends la même trace que lui (à peu près), car ça avait l’air facile quand il est passé ! C’est beaucoup plus laborieux mais ça passe ! A l’arrache.

Après, que du bonheur, du technique qui donne bien chaud mais qui fait plaisir à franchir. Au fait, merci Mathieu pour le passage sur la big dalle en pente (et pour hier aussi, dans les barbelés)

Patrick s’est retourné un pouce mais il est dur au mal. En fin de journée il n’y pense même plus.

Nous avons encore bien mangé à midi !

Le retour est une formalité :

Greg ouvre.

Alex met du gaz.

Mathieu enroule en sous-régime, il peut le faire !

Les parisiens tombent, même sur le plat ! Remarquables, nos sympathiques nouveaux amis ont tenu le coup jusqu’au bout, sans brocher ni se plaindre. Toujours courtois et souriants. Trop forts ! Le père, ancien Berrichon, possède une maison paternelle à St Doulchard. Il est à la retraite de l’EDF. Le fils est ambulancier. Ils seraient intéressés pour randonner avec le club. Nous ne les avons pas trop traumatisés !

Les autres suivent sans broncher.

Et Fernand ferme.

Nous avons eu un beau week-end, avec une météo inespérée compte tenue des pluies des jours précédents. Temps frais et sans aucune averse.

Pas de casse, pas de blessé.

Greg et Alex se sont échangés leurs téléphones et adresses, ils vont partir en vacances ensembles je crois…

Que du bonheur.

Marco



28/11/2016
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