MECASPORT ENDURO 18

MECASPORT ENDURO 18

RAND'DURO LE 6 MARS 2016

 

Rand’uro à Royère de Vassivière, dimanche 6 mars

Christophe ne s’est pas dégonflé. La pluie, la neige le froid, rien ne l’a arrêté.

Il faut préciser que samedi, la météo n’était pas très motivante. Froid, pluie, voire neige annoncés pour le week-end sur la France ! Ça en a calmé quelques-uns… (je me comprends).

A noter deux adresses intéressantes, le gîte Les Chambres du Lac et le restaurant Les Gourmands.

Le gîte est tenu par un couple fort sympathique qui a décoré sa maison et ses chambres avec un gout fort délicat. Le maitre des lieux s’est démené pour ranger son garage afin que notre large remorque y pénètre aisément. Au poil, les motos vont passer la nuit au chaud et pas besoin de les descendre et remonter demain matin. Un quart d’heure de gagné minimum. De plus, le petit déjeuner fort copieux préparé par madame fut remarquable. Merci Christophe pour cette belle adresse.

Le samedi soir, après nous être inscrits administrativement et techniquement, après nous être installés confortablement, nous entreprîmes une escapade à Saint-Marc à Loubaud (si, si, ça existe) à 1,5 km du gîte, au restaurant Les Gourmands, seul commerce, centre de vie, de ce magnifique village Creusois. C’est calme et typique de ce qu’on peut imaginer d’un bourg au fin fond de la Creuse. A noter que ce soir il y a cinéma dans la salle commune de la mairie è grosse effervescence pour retrouver les clés ! Tout ça pour dire que les tenanciers sont encore une fois bien sympathiques et leurs plats, typiques des spécialités régionales, méritent d’être goutés. Cependant, il faut aimer les fromages à fort caractère, ce n’est pas fait pour les fillettes (n’est-ce pas Christophe). Et tout ça pour un prix dérisoire.

Bon, ce n’est pas tout ça. Départ dimanche matin à 9 heures pétantes. Enfin presque, si la Gasgas avait bien voulu démarrer. Elle finira par craquer la salope. Il fait moins 1 degré à l’extérieur, Christophe est chaud bouillant. Départ 3 par 3 toutes les minutes. Et roule ma poule, je pars devant.

C’est fléché comme un enduro (3, 2 puis une flèche et on tourne). Ce matin c’est en jaune.

Au premier carrefour je m’arrête et me retourne, pas de Christophe. J’attends un peu, il arrive. Je repars. Deuxième carrefour, même topo.

-          J’en ai pris une ! Qu’il me dit.

-          Gasp ! Déjà pensais-je.

Il faut reconnaitre que le sol est très, très gras, voir spongieux par endroits. Les ornières sont omniprésentes et piégeuses (comme toute ornière qui se respecte).

Et nous repartons de concert. Quelques quads sont plantés de-ci de-là sur le pont, les roues (trop petites) dans le vide. Les motos passent sur le côté. Sympa, un peu d’action, ça commence à jardiner. Plus loin un bouchon, deux quads bloqués, une poignée de motos qui klaxonnent. Je passe à gauche sur le talus. Nous n’avons même pas fait 5 km, ça promet !

A partir de ce moment, je n’ai jamais revu Christophe, enfin si mais beaucoup plus tard…

La boucle du matin est en fait très roulante. Pas une seule côtiasse vicieuse ni descente vertigineuse. Que du gras, des ornières, des racines mais pas ou peu de cailloux, des bourbiers plus ou moins liquides et plus ou moins profonds et des trous d’eau sale. De beaux paysages enneigés malgré un ciel un peu gris. Quelques flocons épars, un peu de grêle mais rien de bien méchant. Et un froid de canard (heureusement qu’on n’a pas poussé).

A un moment, trois types m’ont doublé et chose amusante, ils se sont ramassés l’un après l’autre en fort peu de temps. J’explique.

Au sortir d’une route, j’enquille un chemin qui mène rapidement dans un bois. Un bruit de 4 temps s’amplifie sur mes arrières. Un gros bruit bien gras. Le bruit du gars qui met du gaz avec une ligne homologuée en Moldavie par des malentendants. Il a l’air pressé celui-là.

Le chemin s’étroitise, s’ornièrise puis virolote entre les arbres.

Je prends la trace de droite pour laisser un peu de place sur la gauche. Il passe, puis un deuxième tout aussi bruyant. Y’a encore un bruit derrière, surement un troisième !

Je le perçois qui s’avance à ma hauteur. Mais là mon garçon, il faudra attendre un peu. En effet l’ornière plonge dans un cloaque probablement nauséabond et certainement fort éclaboussant. Je remets un léger filet de gaz afin de ne pas me faire repeindre couleur de fange, de la tête au pied, tel le quadeur moyen.

Du coin de l’œil, j’entraperçois néanmoins son guidon sur mon flanc gauche. Puis j’entends un cri et je devine une inclinaison anormalement anglée dudit guidon vers ma personne. Trop tard je suis passé. M’est avis qu’il s’est gaufré ! Je ne me retourne pas et trace mon chemin prudemment car ça tournicote d’importance.

Quelques centaines de mètres plus loin, un curieux mélange de pilote, moto et flore locale en plein échange culturel. Il a dû rater le virage l’asticot, mais il n’a pas raté l’arbre qui n’a pas cédé un pouce de terrain. Je ralentis plus que nécessaire, passe proprement à l’intérieur, là où c’est encore propre, debout, les pieds sur les repose pieds, en inclinant bien ma moto et mon guidon pour ne pas le heurter par mégarde, je passe à zéro et j’en rajoute un peu (beaucoup) pour étaler ma maitrise trialistique et continue mon bonhomme de chemin sans me retourner (bis). Je commence à me marrer intérieurement.

Vous allez rire, encore un peu plus loin, le plus énervé des trois est étalé de tout son long dans la fange à côté de sa moto. Il apprend à parler aux racines qu’il appelle déjà par leurs prénoms. Rebelote, je ralentis comme le sage à qui on ne la fait pas, je passe délicatement sur les quelques centimètres restés libres  entre la moto et la végétation (qui rigole aussi). J’entends un,

-          Décidément !

quand je passe à côté de l’infortuné. Serait-il coutumier du fait ?

Ceci-dit, j’ai quand même réussi à me tanker tout seul comme un grand dans une ornière un peu plus profonde que la moyenne. Une erreur de jugement !

Je roulais peinard dans un sentier assez semblable à celui de mes exploits ci-dessus rapportés. Un sous-bois, de la bonne terre bien noire, des ornières forts profondes, des zigouisgouis entre les arbres et quelques forts belles racines proéminentes à l’occasion.

Soudain apparaissent de profonds trous d’eau sur le chemin principal que je décide de contourner par la gauche dans une trace qui semble praticable. J’entre là-dedans et constate avec désarroi que cette saleté d’ornière est plus profonde que prévu ! Qu’à cela ne tienne elle n’est pas bien longue et ça devrait le faire, comme on dit cheu nous.

Gaaaazzzzz………….. Sshhpooonnngtttt !

Et non, ça ne l’a pas fait. L’ornière se resserre et se termine par une racine dans laquelle se bloque ma roue avant ! Je n’avais pas vu ça comme ça ! Saperlipopette ! C’est quoi ce bordel !

Il y a de la boue liquide jusqu’à environ 5 cm en dessous du haut des jantes. L’ornière est en sifflet. Etroite et profonde, à l’avant les côtés remontent quasiment à hauteur du té inférieur. Cela s’élargit et s’abaisse sensiblement à l’arrière mais La moto est bien plantée. Qu’est-ce que je suis allé foutre dans ce cloaque merdeux. Je suis seul. Va falloir que je pourrisse mes gants ?

J’ai beau réfléchir, tirer, pousser, incliner à droite, incliner à gauche. Rien n’y fait ! Je réussirai à extraire la roue arrière, mais rien à faire pour la roue avant. Quand je tente de soulever c’est moi qui m’enfonce. De toute façon ça fait ventouse, y’a pas moyen, faudrait un bras de levier, un treuil, une grue, un chenillé, ariane 5, inverser la gravité !

C’est alors qu’un groupe de quad est arrivé. Ils étaient 4 et en ont bien chié pour passer les trous d’eau. Les ornières étaient tellement hautes que je pensais qu’ils allaient se mettre sur le toit. Ils ont bien pris dans les 45° de gite par moment. C’était assez spectaculaire !

Gentiment le chef de la meute est revenu vers moi et m’a demandé :

-          Tu veux qu’on te tracte ?

-          Je veux bien ! répondis-je.

Alors il m’a tendu une corde avec un nœud coulant que j’ai enroulée autour de la fourche. Il a mis son avion de chasse en marche. On s’est positionné à deux de chaque côté du guidon pour soulever l’avant tandis qu’un troisième tirait sur la roue (sympa le gars ! faut dire qu’ils étaient faits comme des rats, tous de la même couleur, de celle qu’on ne trouve pas en vente chez ripolin mais plutôt chez moulard du centre). Elle est sortie comme une fleur au printemps. Je les ai chaudement remerciés, puis ostensiblement salués lors d’un dépassement respectueux.

Vive les quads.

Sinon j’ai roulé et roulé encore. Je ne me suis jamais arrêté. Je suis arrivé à 11 h 15.

Je suis passé à la salle polyvalente comme y disent là-bas. Le désert. Une petite dame charmante et ronde à la fois s’est approchée de moi.

-          Il n’y a personne ? lui demandais-je.

-          2  motards sont passés et sont repartis immédiatement pour la boucle de l’après-midi. Si vous le sentez, vous pouvez faire pareil.

-          Hum. Je ne sens rien de spécial. J’ai un pote qui va arriver. Je ne vais pas le laisser toi=ut seul. Je vais l’attendre et je repasserai vous voir. On fait comme ça.

Il y avait aussi quelques quads, mais pas tant que ça.

J’ai fait le plein de la moto. J’ai attendu. Je me suis changé pour du sec et j’ai enfilé progressivement tout ce que j’avais de disponible dans mon sac moto. La température a progressivement monté à 2°C.

J’ai attendu patiemment 1 h 30. Et mon Christophe est arrivé, peinard, un levier de frein avant et demi plus une vis de plaque latérale plus tard.

-          J’ai l’avant qui ripe un peu. J’ai l’impression que ça ne va pas dans l’axe quand je roule ! Me dit-il en arrivant.

Que répondre à ça ? N’aurait-il pas perçu que les chemins étaient glissants ???????

-          T’es réglé un peu mou de l’arrière en hydraulique lui répondis-je ! (ça fait le mec qui s’y connait)

Nous avons mangé, décidé d’un commun accord partagé à l’unanimité d’arrêter là nos exploits. Trop d’humidité, trop froid, pas de casse, pas de blessé, il ne faut pas tenter le diable.

Nous avons chargé les motos et sommes rentrés de bonne heure à la maison nous mettre au chaud.

 

Marco

 



08/03/2016
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