MECASPORT ENDURO 18

MECASPORT ENDURO 18

RONDE DU FOREZ DU 13 AU 15 OCTOBRE 2017

Il a fait un temps magnifique cette année, ensoleillé et chaud, digne d’un week-end estival. Mais attention, on est dans le Forez, à Courpière. Il fait toujours un peu frais, au départ le matin de bonne heure.

Chez « Les Choristes », c’est nuitée en dortoir au deuxième étage, douches et toilettes au bout du bout du couloir, repas à la cantine sur place au rez-de-chaussée et les motos dans la cour de récré.

Le menu propose 140 km le samedi et 120 le dimanche sur le parcours (en partie) du championnat de France d’Enduro 24MX de début octobre à Ambert. Une randonnée aux sources de l’enduro via des noms qui chantent à l’oreille de l’enduriste éclairé : Courpière, Aubusson d’auvergne, Le Brugeron, Chabreloche,  Noirétable, Volloré-Montagne, Ambert…

Le vendredi soir :

Première spéciale assez technique. Un repas gastrono-diététique à base de pâtés, rillettes, fromages et toute cette sorte de choses qualifiées de « spécialités régionales ». Que du lourd pour des « Hommes ».

Un membre de l’organisation a relevé une évolution sociétale notable, qu’il a partagée à haute et intelligible voix :

-          C’est quoi ce bordel, cette année y’a des tomates !!!

A noter aussi que le club M4Loisirs a investi dans une bétonnière à Ricard. Ça pose le cadre.

Le samedi, première boucle vers le sud-est :

Personnellement je n’ai jamais pris autant de gamelles en une seule journée. Rien de grave, mais à force, ça ruine un peu la santé.

Je ne me rappelle pas de tout, mais je me souviens :

-          D’un saut sur une bosse, réceptionné sur un gros caillou. La moto s’est arrêtée tout net. Le casque a tapé sur le guidon et Paf, la moto à droite et le pilote à gauche. J’en ai profité pour me niquer le genou gauche. Enfin je crois que c’est là !

-          D’avoir tapé un tronc d’arbre couché en travers, au-dessus d’un chemin. Fallait passer dessous, il y avait largement la place, mais il parait qu’il y avait une branche qui dépassait. Pas vu. Mon casque s’en rappelle. Et Paf ! J’ai eu une extinction de lumière sur fond étoilé pendant une demi-seconde. Juste le temps de poser la moto contre le talus à gauche en attendant de retrouver l’image et le son. Apparemment je ne suis pas le seul à qui c’est arrivé. Un rapide check-up confirma que la bête était encore fonctionnelle et pouvait continuer. En route, c’est qu’on n’est pas d’ici. Là je me suis niqué le cou.

-          D’une glissade sur un pont en bois. J’étais peinard presqu’arrêté quand j’ai voulu ralentir encore un micro poil pour contourner un rocher à la sortie du pont précité. J’ai freiné un tout petit peu de l’avant, même pas fort, j’ai à peine poussé une plaque sur le disque, même pas les deux, voire moins que ça. Et Paf ! Instantanément, d’un coup d’un seul sans prévenir, la moto retournée comme une crêpe qui rate la poêle à la chandeleur, par terre en glisse sur le pont et moi à côté en glisse aussi, à genou à comme un c_n.

-          D’une autre rigolote aussi. Dans une montée dans les cailloux. Je suis sur la gauche et monte tant bien que mal. Au contour d’un arbre, pas la place pour le guidon, je merde et me bloque, la roue arrière sur une racine. Déjà que je suis court sur patte, ça l’a pas fait. J’eus beau étendre la jambe, les orteils, l’extrémité du bout de la botte, enfin tout ce que j’ai pu au maximum, il en a manqué un chouia. Et Paf la moto et Paf le pilote. La moto c’est mieux débrouillée que moi sur ce coup là.  Elle est restée sur place, elle. Quant à moi, pris par l’élan, je me suis laissé emporter par la pente. J’eus beau agiter les compas, j’ai fini par plonger, les mains en avant comme à la piscine, mais dans la caillasse. J’ai fait une bonne distance avant d’immobiliser le projectile dans la pente, les mains en avant. C’est sûrement là que je me suis niqué la paume de la main gauche. Enfin je pense !

-          Et qqs autres sans grand intérêt…

J’en ai aussi profité pour tordre le radiateur gauche en passant trop près d’une souche vermoulue qui m’attendait sournoisement, cachée-là dans la végétation ! J’ai fait le tour du buisson mais suis passé trop près du point de corde. C’est passé sans que je ne constate aucun dégât apparent. Bah ! Ça arrive.

Quelques km plus loin, sur une portion goudronnée, la moto s’arrête. Plus rien : beeeeuuuueeueueu… Tiens donc, serait-ce la panne ? Qu’est ce qui m’arrive ? Je descends, inspecte et réfléchis. Qu’est-ce donc que cela peut-il bien être ? Je fais le tour du véhicule silencieux pour constater que le robinet d’essence est clos ! Ah mais ça n’est pas possible ! Et pourtant c’est ! Quid ?....... Réfléchissement !

Euréka ! C’est la barre de renfort du radiateur qui en reculant a fermé le robinet. Il a fait du chemin l’animal. C’est probablement tout à l’heure, consécutivement au contact avec la perfide souche que l’incident s’est produit. Une légère poussée, d’une semelle de botte savamment dosée, sur le bas du radiateur vers l’avant, remettra les choses en place (à peu près). Je tourne délicatement le robinet en position « on ». Appuie sur le bouton rouge et miracle. Pet, pet, pet. C’est reparti.

Apres le repas de midi (pas top pour une fois, mais faut recharger les accus) sans Fernand (il y a longtemps que nous l’avons perdu de vue), il faut attendre le bidon d’essence avant de repartir.

Le plein fait, la Yam refuse tout service. Plus de démarreur.

-          Bof, t’as un kick dis-je taquin à l’infortuné enduriste à la moto bleue.

Nous sortons les outils. Nous perdons une vis. L’expertise est vite menée. C’est un fusible qui fait des siennes. On démonte, on remonte. Ça repart.

Nous nous perdons un peu (beaucoup). Le fléchage est assez technique. Faut s’arreuiller !

Je perds Patrick.

Qui c’est là au bord de la route ? Mais c’est mon Fernand !

-          Qu’est-ce que tu fais là ?

-          J’ai tordu la couronne. J’ai essayé de la détordre mais ce n’est pas possible.

-          Ah ouais ! Zut. C’est ballot !

-          J’ai aussi cassé une partie du garde-boue arrière et du boitier de filtre à air.

-          Aïe !! Va y avoir des frais !!! Et c’est compliqué à changer.

-          Je mettrai un bout de scotch.

-           ???

-          J’attends l’organisation qui doit me ramener la moto.

-          On ne t’a pas vu à midi !

-          Normal, je n’ai pas encore mangé.

-          Ah ouais ! quand même !

Je l’abandonne à l’arrivée des secours.

-          Au fait, t’as vu Patrick ?

-          Non. Pas vu Patrick.

Tiens, étonnant. Je pensais qu’il était devant. Bah, on verra bien. Je filoche.

-          A ce soir…

J’arrive assez tôt. La moto de Fernand est en place avec une jolie couronne en acier, chaine bien tendue. Ses fringues jonchent le sol à côté du Peugeot. C’est pour ça qu’il se balade en slip !

Je découvre que ma botte droite est maculée d’un liquide noir indéfinissable. Eau, huile ou liquide de refroidissement ? Mélangé à la terre accumulée depuis le départ, pas facile de trancher, ni de localiser la fuite. Le niveau de liquide est bon. Bizarre ! J’ouvre le bouchon de remplissage de boite et fait tourner le moteur. Ah, intéressant ! Un liquide gris et mousseux sort par l’orifice de remplissage. Pas bon ça !

Je reste perplexe quant à la journée de demain.

Patrick arrive sur ces entrefaits et j’explique.

-          Faut démonter, qu’y dit le Patrick !

Après nettoyage au laveur haute pression, je roule un peu et localise la fuite. C’est bien entre le carter de boite et celui de la pompe à eau que se situe la fuite.

-          Faut démonter, qu’y redit le Patrick ! (un obsédé de la clé de 8)

Fernand se joint à la discussion et participe au débat.

-          J’ai acheté ma couronne au garage moto en bas, juste en face de l’aire de lavage. T’as qu’à aller voir, il a peut-être des joints, de quoi réparer.

A moitié convaincu et toujours perplexe,  je pars chez le motociste potentiellement salvateur. Ah mais c’est qu’il y a du monde !

Des leviers par-ci, un bib-mousse par-là, une re-fixation de radiateur, un changement de guidon, un maitre-cylindre de frein, etc…etc… C’est le week-end de l’année.

-          On a changé le rouleau de la machine à cartes bancaires ? C’est un bon Week-end ! S’esclaffe le boss.

J’attends mon tour… et j’explique. Le patron regarde et confirme, mais….

-          Il n’y a pas que le joint de carter, me dit le patron. Si l’eau passe dans la boite, c’est que le joint spy du rotor est mort aussi. J’en ai peut-être en stock. Faut démonter !

-          Et si vous n’avez pas les pièces ?

-          Dans l’état, tu ne peux pas rouler demain. Si je démonte et que je n’ai pas les pièces, tu ne peux pas rouler demain. Cela ne change rien !  Ça vaut le coup d’essayer.

-          Certes, mais si vous démontez sans pouvoir remonter, je suis à pied.

-          Aucun problème, quelqu’un va te remonter à l’institution. Tu repasse vers 19h, on te dira ou on en est.

-          OK, à tout à l’heure.

Deux gentils jeunes enduristes m’ont remonté au château ou j’ai pu procéder à mes ablutions du soir. Patrick sort le Peugeot et la remorque et nous retournons aux nouvelles, pleins d’espoir.

Ils sont quatre à officier tout autour de la moto.

-          La boite est nettoyée. Le joint spy du rotor est changé. Heureusement c’est du standard (pas comme chez Sherco- je censure la suite qui est hors sujet). Je n’ai pas de joints plats mais c’est de la merde. C’est le même fournisseur que KTM !

-          Ah bon !

Tout est finalement remonté, testé et apparemment, pas de fuite. Nickel ! Nous chargeons la moto, je paie et nous allons manger. Demain est un autre jour.

Au fait Patrick a continué à avoir des problèmes électriques qu’il a résolus en chemin en shuntant le fusible.

Sinon, à part ces quelques broutilles, nous n’avons pas eu de problème majeur.

Le dimanche, deuxième boucle vers le nord-est :

Le fléchage est toujours aussi « technique » et il est difficile de ne pas faire d’erreur. Si bien que nous avons du mal à rouler ensemble. Patrick et moi perdons de vue Fernand assez tôt.

Nous avons toujours à faire au même type de terrain. Des montées dans les cailloux et quelques racines. Terrain sec mais parfois humide dans les sous-bois. Des fortes descentes dans de gros pavés qui fatiguent les mains, les poignets et les triceps à la longue. Ça tape quelques fois du sabot. Et pas beaucoup de liaison pour se reposer.

Au fait, ma fuite est réparée, c’est maintenant de l’histoire ancienne. Le concessionnaire (Yamaha) local « Référence Moto » a travaillé comme un chef ! Pourtant, en arrivant samedi soir, je n’aurais pas parié sur ma participation à la boucle du dimanche.

Patrick, sans fusible, n’aura pas de problème sur cette boucle alors que de mon côté, je vais réussir à enrouler le sélecteur autour du repose-pied. J’arriverai à le redresser de moitié environ, suffisamment pour pouvoir passer les vitesses. Il faut juste lever le pied un peu plus haut pour rétrograder.

J’avais un sélecteur de rechange, mais la clé de 8 dans la sacoche banane, ne passe pas entre la vis et le cadre. Gruuummmphhh ! Va falloir regarder ça à la maison.

Au ravitaillement essence, je retrouve Patrick. J’apprendrai que Fernand a crevé de l’arrière et rentre en remorque. Ça devient une habitude ! En fait, je crois qu’il n’a pas eu la patience d’attendre et est rentré par la route.

Encore une rando bien technique et fort usante physiquement, enfin pour moi. Et je n’ai pas fait le « hard »  contrairement à Fernand qui s’est lancé dans la première côte du premier jour (après, nous ne l’avons jamais revu). Trop fort le Fernand !  C’est le matériel qui ne suit pas ! Il lui faudrait une moto en béton !

Il faudra que je me prépare un peu mieux l’année prochaine, que je roule le week-end précédent pour éviter les ampoules et disposer de tous mes doigts fonctionnels. Ça peut aider.

J’ai entendu que certains se seraient plaints le samedi soir que c’était trop dur (?).

Ce qui n’a pas empêché un « ancien » de 71 ans, le doyen de l’épreuve, de réaliser les 2 boucles. Interviewé, il a dit que c’était la première fois qu’il participait et que ce serait la dernière. Il ne s’attendait pas à « un truc aussi dur » (je cite).

Chapeau quand même l’ancien et ça me laisse de la marge avant d’arrêter !

Allez, douche, casse-croute (le plombier est là, pas vu Philippe) et nous taillons la route…

Fin

Marco



25/10/2017
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